J - 350 - 30/08/08 - " You own Bonneville ... " 2ème partie
Il est 9 heures, nous sommes dans la queue de la pré grille, nous nous rapprochons de la ligne de départ, des moteurs démarrent autour de moi, je suis plutôt inquiet…
Je compte le nombre de concurrents avant moi et je me dis que ça va etre bientôt mon tour, je me dis qu’à partir de celui là je vais enfiler la combinaison.
Ce tour arrive et j’enfile la combinaison et les bottes.
Il fait très chaud, dehors et sous la combinaison en cuir noir, superbement modifiée par Jean pour la rendre conforme au règlement.
Par contre il n’y a plus aucune zone de respiration dans cette combine et il fait chaud, très chaud.
J’ai testé les tee-shirts réfrigérant Decathlon, je transpire quand même, mais la sensation est agréablement fraîche et mentholée.
Plus que trois concurrents à passer, les équipes démarrent les moteurs gorgés de chevaux, en échappement libre !!!!
C’est une sensation incroyable, tout est permis, tout les moyens sont bons et il faut aller là-bas vers l’horizon …
Plus qu’un concurrent, je mets mon casque, mes lunettes et mes gants, Frank m’aide à accrocher la sangle de ce f… casque, les lunettes ont du mal a entrer sur les cotés du casque, pour les gants, ça va .
Frank et Jean démarrent SC , je reste à califourchon dessus pour tenir la poignée de gaz, car nous n’avons toujours pas trouvé la position idéale pour démarrer au quart de tour.
Je ne peux pas lâcher la poignée de gaz car j’y suis connecté par « l’homme mort » qui devrait permettre de couper le moteur si jamais je me faisais éjecter de SC.
Je ne vois plus les autres concurrents qui attendent désormais derrière moi.
La procédure de démarrage en faisant tourner la roue arrière à la main impressionne toujours les spectateurs et interpelle les autres concurents, et comme à chaque fois un attroupement se crée autour de notre trio sur la ligne de départ.
Les starters ( tous des pilotes de renom, tous faisant partie du club des plus de 200 et 300 mph) ont toujours un petit œil attendri sur notre team et la fragilité de SC, surtout quand notre petit pétochon peine à démarrer.
C’est très impressionnant ….
SC ratatouille désormais tranquillement et le moteur prend bien ses tours et force le respect, vu comment un si petit moteur peut crier aussi rageusement.
Les deux roues sont sur le sel, je suis assis sur la selle, je n’entend rien d’autre qye notre petit moteur qui n’a qu’une envie, c’est d’y aller et d’en découdre.
Moi, je ne sais plus ce que je fais là,
J’essaye la position de pilotage en limande et là, problème, les bras de la combine sont trop courts !!!!!, j’appelle Frank pour qu’il ouvre les fermetures éclairs le long des poignets, voilà c’est fait, je re-essaye la position et ouf !! ça va !!!!!
Je n’avais pas besoin de ce stress supplémentaire.
J’essaye de me re-concentrer, comme j’ai appris, respiration profonde, relaxation, desserrage de la mâchoire ….
Le starter me dit Ferme ta visière et c’est quand tu veux !!
Bon, alors je veux !!!
D’un seul coup, je n’ai plus chaud, j’essaye de caler mon pied gauche sur le cale pied et d’accelerer en même temps, l’embraye renâcle à embrayer à un régime moteur bas et en essayant de poser le pied droit sur l’autre cale_pied cette fois ci et de trouver ma position, je zigzague sur la piste !!! frank me dira plus tard que ces zigzags ont fait le spectacle.
Je trouve ma position, l’embrayage commence à faire ce pour quoi il a été conçu, je démarre pour de vrai !!!!